Né en 1957 à Istanbul, scolarisé à Saint-Michel, diplômé en philologie française et romane, Mario Levi est mort le 31 janvier dans sa ville natale qu’il n’avait jamais quittée. Baigné depuis l’enfance dans la langue française (sa grand-mère séfarade ne lui parlait qu’en français), il avait fait paraître une adaptation romanesque de sa thèse au sujet inattendu, Jacques Brel : un homme seul (Bir Yalnız Adam, 1986).
Parmi ses écrits notables, citons Ne pas être capable de rejoindre une ville (Bir Şehre Gidememek, 1990) qui lui a valu une reconnaissance critique en Turquie et Istanbul était un conte, distingué par plusieurs prix en Turquie et traduit en français par Ferda Fidan aux éditions Sabine Wespieser en 2011. On suit dans cette saga trois générations d’une famille juive stambouliote de 1920 à 1980. Mario Levi était convaincu que « la littérature, et en particulier le roman, est un domaine vaste et profond qui donne l’occasion de mieux comprendre, voire d’analyser l’histoire […], que la littérature nous offre la possibilité d’explorations souvent périlleuses, qui nous servent aussi de miroir ».
Son tout dernier roman : Où étiez-vous quand l’obscurité tombait ?, sur la génération des années 1970, entre violences politiques, coups d’état et répression, devrait paraître en 2024, toujours chez Sabine Wespieser Éditeur. Il aura à n’en pas douter la tonalité d’un adieu.