Les Ecoles Francophones en Turquie

Pour terminer la semaine de la francophonie, nous vous proposons un rapide éclairage sur les différents établissements qui, en Turquie, prodiguent un enseignement en langue française.

Ce sont les « saints » de Turquie, Galatasaray, les établissements privés Tevfik Fikret, et les lycées français Pierre-Loti à Istanbul et Charles-de-Gaulle à Ankara.

Les « Saints » de Turquie

Le réseau des lycées Saint-Benoît, Sainte-Pulchérie, Notre-Dame de Sion, Saint-Joseph (Istanbul), Saint-Joseph (Izmir) et Saint-Michel scolarise aujourd’hui plus de 6 200 élèves.

Fondées à partir du XVIe siècle, à l’initiative de congrégations françaises, sous le patronage des sultans, ces écoles ouvrent leurs portes à la communauté catholique de l’Empire ottoman, puis aux jeunes autres chrétiens, aux juifs et aux musulmans.

Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie républicaine en 1923, inscrit ses trois filles adoptives à Notre-Dame de Sion.

Ces lycées sont des établissements scolaires privés français assujettis au droit turc en tant qu’« Écoles privées étrangères ». Ils dispensent un enseignement conforme aux programmes officiels de l’Éducation nationale turque. La majeure partie de cet enseignement est assurée en langue française, notamment les disciplines scientifiques.

En 1997, une réforme enlève aux lycées le cycle du collège. Afin de poursuivre la transmission de la langue et de la culture françaises, les tutelles des lycées congréganistes créent 6 « écoles associées », maternelles-primaires-collèges, où la langue française est enseignée durant tout le cursus.

Tout le réseau est au service d’un projet éducatif original d’ouverture au monde et à sa diversité. Ce projet prend en compte les intérêts culturels de la Turquie et de la France –rappelons les très nombreuses activités culturelles organisées par les établissements –, les intérêts économiques des deux pays, les entreprises françaises implantées en Turquie trouvant chez les anciens élèves des cadres aptes à gérer au mieux les intérêts réciproques, le dialogue de cultures et de religions différentes dans le respect des diverses réalités étatiques.

Ce réseau prépare les élèves au concours national d’entrée à l’université et s’honore de voir chaque année ses élèves dans les places d’honneur du classement national.

Le réseau d’anciens élèves compte plusieurs dizaines de milliers de membres actifs, très attachés à leur école. Ceux qui vivent en Turquie peuvent adhérer directement à l’association de leur école. Pour ceux qui vivent à l’étranger, et notamment en France, ils sont tous regroupés dans l’UNION des Anciens Élèves des Écoles françaises de Turquie, association française fondée en 1989. Ses membres s’appellent « Unionistes ». Au-delà de son activité associative destinée à ses membres vivant en France, l’UNION est l’entité fédératrice pour agréger les défis, les solutions et les forces de la communauté des six écoles et associations d’anciens élèves. 

Galatasaray

En 1481 fut ouverte, à l’emplacement actuel du lycée Galatasaray, une école impériale du même nom. Le lycée actuel a été inauguré en 1868 à l’initiative du sultan Abdulaziz, après sa visite de l’Exposition universelle de Paris l’année précédente. En 1965, il s‘ouvre aux filles. L’enseignement, qui suit les programmes turcs, est dispensé en français pour les matières scientifiques, en turc pour les autres. Environ 1 100 élèves sont scolarisés, de l’école fondamentale au lycée.

Une charte précise les neuf « piliers » unissant les élèves, Éthique, Solidarité, Ouverture d’esprit, Laïcité, Abnégation, Sens de la mission, Sens de l’humour, Respect des aînés, Protection des cadets. Le lycée a formé de nombreux intellectuels, universitaires, diplomates, politiciens, chefs d’entreprise.

Le 14 avril 1992, un accord entre les présidents Turgut Özal et François Mitterrand pose les bases de l’université Galatasaray (GSÜ) implantée au bord du Bosphore. Seule université publique turque francophone, elle accueille près de 4 000 étudiants en 5 facultés, pour moitié issus de tous les lycées francophones de Turquie et pour moitié des non francophones qui suivent une première année spécifique d’enseignement intensif de français. Il va de soi qu’élèves et anciens élèves sont supporteurs de l’équipe de football du même nom !

Les établissements privés Tevfik Fikret

 Tevfik Fikret est poète, considéré comme le véritable fondateur de la poésie moderne turque. Il finit premier de sa promotion à Galatasaray. Il sera  ensuite professeur puis principal du lycée de Galatasaray. Il enseigne par la suite au Robert College de Constantinople.

Ces établissements sont présents à Ankara depuis 1964 et à Izmir depuis 1979. Ils scolarisent respectivement 1 631 et 615 élèves, de la maternelle à la classe de 12e. En 2012, ils ont obtenu le labelFrancÉducation reconnaissant l’excellence de l’enseignement de la langue et de la culture françaises.

En 2001, le lycée Tevfik Fikret a lancé une action au profit de la lecture « Silence, on lit », à savoir l’obligation pour tous, élèves et adultes, de prendre un quart d’heure quotidien pour lire un livre de son choix. Une autre action culturelle est l’organisation du festival international de théâtre « les Tevfik d’Or » mettant en scène des troupes de jeunes amateurs jouant en français. Enfin, le MAFNU, Modèle ankariote francophone des Nations Unies, initié en 2018, donne aux collégiens l’occasion de débattre en français sur des problématiques actuelles.

Les lycées français Pierre Loti et Charles de Gaulle

Ces deux lycées français (de la maternelle à la Terminale), suivent les programmes officiels français et préparent au baccalauréat. Ils accueillent les enfants français et francophones mais aussi les enfants de familles turques francophones ou non en fonction des places.

A Ankara, c’est Charles-de-Gaulle, qui scolarise 900 élèves sur deux sites : à Incek, les classes primaires et secondaires et dans le parc de l’Ambassade de France au centre-ville l’école maternelle. 

A Istanbul, le lycée autrefois appelé « Papillon » porte le nom de Pierre-Loti et accueille aussi ses 1 400 élèves en deux lieux : à Beyoglu, les maternelles et primaires jusqu’au CE2 et à Tarabya, tous les autres élèves jusqu’à la Terminale.

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