Dans le monde de l’art islamique, Iznik évoque les fameux carreaux de céramiques qui couvrent la plupart des grands monuments de Turquie (mosquées, türbe, hammams, palais), ainsi que les nombreuses pièces de forme (plats, pichets, hanaps) produites dans la ville du même nom.
Il s’agit d’une étourdissante production de céramiques élaborée pendant la grande période de l’Empire ottoman aux XVIe-XVIIe siècles, dont les décors floraux les plus célèbres tapissent les intérieurs des mosquées Rüstem pacha et Sultan Ahmet ou « mosquée Bleue ».
L’une des plus importantes collection de céramiques Iznik au monde est conservée en France, au musée de la Renaissance du château d’Écouen. Elle rassemble plus de quatre cents pièces, acquises dans les années 1860 par un aventurier alsacien, Auguste Salzmann. Celui-ci les découvrit dans les intérieurs des habitations de l’île de Rhodes et des îles du Dodécanèse, et les vendit au musée des Thermes et de l’Hôtel de Cluny sous prétexte qu’il s’agissait d’une production française réalisée par des prisonniers persans pour les chevaliers de Rhodes. C’est ce qui explique que l’origine géographique de cette collection valut longtemps à cette céramique le nom erroné de « faïences de Rhodes » ou « faïences persanes ».

Il fallut attendre les années 1950 pour que, à la suite de fouilles archéologiques, cet ensemble fut identifié comme étant une production de la ville d’Iznik, l’antique Nicée.
Depuis 1985, cette époustouflante collection est présentée au deuxième étage du pavillon nord-est du château d’Écouen.
Frédéric Hitzel