Le 23 avril, la Turquie célèbre la journée de la souveraineté nationale et de l’enfance

(Ulusal Egemenlik ve çocuk Bayramı). 

Un rapprochement inédit depuis plus d’un siècle : c’est le 23 avril 1920, en effet, que la Grande Assemblée Nationale turque (TBMM) se réunit pour la première fois à Ankara dans le but de fonder la République. Mustafa Kemal propose alors que les enfants prennent le pouvoir le temps d’une journée.

Une idée étonnante, voire détonante, et pourtant en vogue à cette époque. Ainsi la République des enfants, un orphelinat est ouvert juste avant la Première Guerre mondiale par le Polonais Janusz Korczak, inspirateur de la Convention des droits de l’enfant. L’établissement, très progressiste et moderne, comprenait un Parlement élu, un Tribunal géré par les enfants, son journal et une constitution régissait les liens entre adultes et jeunes.

D’autres communautés partiellement autogérées sont fondées dans l’entre-deux-guerres pour les orphelins et autres sans foyer.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Unesco crée une fédération internationale des communautés d’enfants qui surgissent pour accueillir les très nombreux orphelins générés par le conflit. Comme à Budapest où le pasteur Gábor Sztehlo crée en 1945 Gaudiopolis (« la cité de la joie »), un « État » régi par ses propres lois, qui réunit plus de 300 enfants.

Ces utopies ont certes fait long feu mais cela ne doit pas nous empêcher de souhaiter une très bonne fête aux enfants du monde entier ! 

Pour en savoir plus, lire L’Internationale des républiques d’enfants (1939-1955) par Mathias Boussion, Mathias Gardet et Martine Ruchat, Anamosa, 2020. 

Aujourd’hui, en Turquie est aussi célébrée chaque année la fête de la jeunesse et des sports le 19 mai.

Cet événement commémore l’appel à la défense de l’unité nationale d’Atatürk du 19 mai 1919 et donne lieu à de nombreuses parades d’enfants et d’adolescents, à des fêtes dans les écoles mettant en avant les multiples exploits artistiques ou sportifs de la jeunesse.